Cette fois, Carrefour change de mains. Exit, ou presque, les familles Badin, Defforey et Fournier, fondatrices de l'enseigne en 1963, et place au clan Halley, créateur de Promodès, et jusqu'ici tenu à l'écart depuis la fusion Carrefour-Promodès en 1999. Les luttes au sein du tour de table du numéro deux mondial de la distribution ont éclaté au grand jour.
Les grands actionnaires familiaux n'étaient plus d'accord avec la stratégie de Daniel Bernard, le PDG de la maison, accusé d'avoir perdu la main sur le marché français. En avril, la famille Halley s'était mise en ordre de bataille en faisant nommer au conseil d'administration de Carrefour l'homme d'affaires belge Luc Vandevelde, réputé hostile à l'actuel PDG. Vandevelde se trouve également être l'administrateur de la fortune des Halley... constituée à hauteur de 90 % par des actions Carrefour, maltraitées en Bourse depuis le début de l'année.
Révélé hier par la famille fondatrice de Promodès (hypermarchés Continent), «le nouveau pacte d'actionnaires», conclu pour trois ans aux fins de «concertation», ne laisse plus place au doute. La famille Halley renforce sa place de premier actionnaire en s'octroyant 12,3 % des titres et 19,2 % des droits de vote (contre respectivement 11,38 % des titres et 18,6 % des droits de vote dans le pacte précédent). A ses côtés, la famille espagnole March (3,3 % des actions et 5,4 % des votes) et aussi l'indéboulonnable PDG Daniel Bernard, qui aura 0,2 % du capital et 0,3 % des votes, histoire peu