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Libération

La vendeuse voyante n'avait pas prévu son licenciement

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Elle contestait hier son éviction «abusive» pour «dons surnaturels» devant les prud'hommes de Clermont-Ferrand.
publié le 30 juin 2004 à 1h14

Clermont-Ferrand, correspondance.

C'est un licenciement d'un genre inattendu. Accusée de «prédire l'avenir» et de pratiquer «la magie noire», Carmen, vendeuse dans un magasin de vêtements clermontois, contestait hier son éviction devant le conseil des prud'hommes de Clermont-Ferrand. Carmen Cano a toujours assumé : les cheveux rouge pompier, les tenues qui flashent, voire une petite tendance à «faire les cartes le week-end aux copines» ou à «interpréter leurs rêves». Sans savoir qu'un jour ces «pratiques» deviendraient un motif de licenciement.

«Perturbatrice». C'est fin mars 2003 que Carmen Cano, vendeuse depuis sept ans chez Eurodif à Clermont-Ferrand, reçoit une lettre de licenciement témoignant du «profond malaise et des angoisses générées au sein de l'équipe par [son] attitude pour le moins perturbatrice à l'égard du personnel auquel [elle se permet], en faisant état de dons surnaturels, de prédire l'avenir». La direction précise : «Vous cherchez à diviser l'équipe en excluant celles de vos collègues qui se montrent circonspectes par rapport à vos pratiques. C'est ainsi que lorsqu'elles arrivent en salle de pause vous faites immédiatement silence et écrivez sur vos mains pour communiquer avec votre "public".»

Carmen Cano n'en revient toujours pas : «Jamais je n'ai fait quoi que ce soit au magasin. J'ai bien dû dire un jour à une collègue que j'avais rêvé que sa fille serait malade, elle a eu une otite...» Selon elle, le malaise avec la direction viendrait d'une demande qu'