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Libération

Les députés ne court-circuitent pas la réforme d'EDF et de GDF

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publié le 30 juin 2004 à 1h14

«La réforme d'EDF, cela faisait des années qu'on en parlait, elle est faite.» C'est par ces paroles qu'hier Nicolas Sarkozy a conclu les cinquante heures de débats à l'Assemblée nationale sur la réforme du statut d'EDF et GDF. Sans surprise, le texte a été adopté par la majorité, l'opposition votant contre, pour dénoncer une atteinte «intolérable au patrimoine de la nation». Le ministre des Finances a évité le registre triomphal, rendant hommage «à la grande responsabilité des partenaires sociaux», à ne pas confondre avec «les éléments irresponsables qui ne méritent aucune indulgence».

Principal point de la réforme : EDF et Gaz de France, aujourd'hui des établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic), sont transformés en sociétés anonymes. Au passage, le vote du texte permet à Bercy de donner un peu d'air aux finances publiques. La réforme des retraites, comprise dans le projet de loi, permettra d'engranger une soulte de près de 10 milliards d'euros. Un artifice comptable qui devrait permettre de respecter l'engagement de la France, devant l'Union européenne, de ramener le déficit public à 3,6 % du PIB en 2004.

«Moral dans les chaussettes». Quelques heures avant le vote, les électriciens et gaziers lançaient, à l'appel des syndicats, leur sixième journée d'action en trois mois. Celle-là avait des airs de désespoir. Ils n'étaient que quelques milliers (entre 5 000 et 6 000, selon les organisateurs) d'agents d'Ile-de-France à défiler entre la place de la Répu