D'ordinaire pour saluer ce genre d'événement, il y a toujours un ministre, voir un commissaire européen pour faire sonner les trompettes. Mais aujourd'hui l'ouverture officielle à la concurrence du marché français de l'électricité et du gaz pour toutes les PME hexagonales (lire ci-dessous) a eu du mal à trouver son monsieur Loyal. Et pour cause. Alors que le projet de loi sur le changement de statut d'EDF et de GDF vient d'être adopté en première lecture, la mobilisation des agents des deux entreprises publiques n'a pas lâché prise. Vanter, dans ce contexte, la libéralisation des marchés de l'électricité serait un exercice politique risqué. D'autant plus périlleux que les supposés mérites de cette concurrence électrique européenne font débat.
Pas fameux. Seuls les nouveaux concurrents d'EDF, comme les tout petits Poweo et Direct Energie (lire ci-contre), montrent un peu d'enthousiasme. Même la Commission européenne, pourtant fervente supporter d'une libéralisation à tous crins, a reconnu que le premier bilan de quatre ans de libéralisation de l'électricité n'était pas fameux. Dans un rapport publié en début de semaine, les services de Fritz Bolkestein, très libéral commissaire au Marché intérieur, concluent que «la qualité de services fournis n'a pas subi de grande amélioration» depuis l'ouverture des marchés. Contrairement au secteur des télécoms, le marché électrique n'a pas connu «de développement technologique, de baisse significative de prix, et de gains de productivité»