Sophie et Béatrice (1) ont ouvert, en 2002, dans le IXe arrondissement de Paris, une boutique d'accessoires pour la maison. Un an et demi plus tard, elles tentent de déménager dans un magasin plus grand et une rue plus passante. Et démarchent des conseillers bancaires pour obtenir un prêt de 50 000 euros. Il faudra en rencontrer sept pour que, au final, la BICS accepte de prêter 35 000 euros... «Les conseillers remplissent leurs tableaux Excel, les balancent à leurs centres de crédit et obtiennent une réponse négative. L'ambiance est hyperfrileuse. Pour avoir un prêt à la consommation de 200 000 balles, il n'y a pas de souci. Mais la même somme pour une boîte qui a un an et demi d'existence, c'est impossible», raconte Sophie. Autre lieu, même moeurs. En 2003, Mohand cherche 100 000 euros pour ouvrir un atelier de mécanique auto à Mantes-la-Jolie (Yvelines). «J'ai dû voir toutes les banques de la région, c'est-à-dire huit. Vous n'avez pas d'apport ? Vous êtes mécanicien et vous allez assurer la gestion ? Vos parents n'ont pas de quoi hypothéquer ? Que des refus.» Sans l'appui d'une association spécialisée, aucune banque ne l'aurait financé.
Paradoxe : alors que les sept grands groupes bancaires français ont vu, en 2003, leur bénéfice net grimper de 27,3 %, et que la création d'entreprise est célébrée de toutes parts, notamment par le gouvernement, les créateurs évoquent presque tous un «parcours du combattant» pour trouver des financements. Selon une étude de l'Agence pour la