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Libération

Réveil du vin de Bordeaux à l'arraché

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publié le 3 juillet 2004 à 1h20

Bordeaux, correspondance.

L'arrachage de vignes ! Du jamais-vu en Gironde. Cette fois, le Bordelais ne se contente plus de regarder les ventes chuter. Alors que Bordeaux «fête le vin» jusqu'à dimanche avec stars du show-biz et dégustations, la filière prend conscience qu'elle doit agir pour sortir de la crise et «assainir» le marché. Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), qui regroupe exploitants et négociants, a concocté le 24 juin un arsenal de mesures qu'il entend systématiser : blocage de la vente du vin au-delà du seuil des 50 hectolitres par hectare, arrachage définitif ciblé, création d'un vin de pays, stratégie marketing réétudiée, avec affectation de fonds prévus initialement à la promotion à des aides ou des prêts pour les viticulteurs en difficulté. En clair, donner un coup d'arrêt à la surproduction. Bordeaux est au centre de la crise du vin qui frappe la plupart des régions françaises. L'export accuse une baisse de 7 % en volume en 2003. Les prix s'effondrent. Les parcelles AOC ont perdu près de 30 % de leur valeur en deux ans. Les producteurs de vins en vrac ont vu le cours du tonneau tomber à 800 euros. Contre 1500 euros en 1998. Seuls les grands crus bordelais ne connaissent pas la crise.

Ces premiers soins sont-ils suffisants? Le débat fait rage au sein de la filière bordelaise. «Ces mesures réalistes arrivent bien tard. Il y a eu trop d'atermoiement. Ça ne faisait pas chic dans le tableau, de dire qu'il y avait crise», analyse un professionn