Le soleil vient raser les estrades, un haut-parleur diffuse une musique soul. Sur la terrasse du lycée Marie Laurencin à Paris, les filles en petite culotte piétinent derrière la porte. «Alors, vous êtes prêtes, on commence le défilé, tempête une responsable du défilé de fin d'année. Ajuster les dernières bretelles de soutien-gorge, enfiler le string ou le tanga, nouer le corset. Les quinze stagiaires de la formation modélisme lingerie du Greta (1) de la mode présentent leurs productions sous la forme d'un défilé avec musique d'ambiance et copines mannequins. Un jury composé de directeurs de collections des grands de la lingerie mode, princesse Tam-Tam, Simone Pérèle, etc. va juger leur travail et décerner les prix. «Si j'ai un prix, ça fait bien sur un CV, ça peut aider pour trouver un boulot», admet Carole, 23 ans, tout en cousant un ruban orange sur la nuisette en satin marron qu'elle a imaginée, dessinée et réalisée pendant sa formation de trois mois. «J'aime les formes asymétriques, les juxtapositions de couleurs et de formes, j'ai une idée précise de ce que je veux créer, il me manquait juste le savoir-faire.»

S'adressant à des demandeurs d'emploi possédant déjà une expérience dans le textile, la formation de 440 heures ­ qui est ouverte à tous sans limite d'âge ­ a été lancée par trois stylistes pour faire passer un savoir-faire qu'elles ont acquis chez les créateurs de lingerie français. Sylvie Girardet, qui crée des collections à New York comme à Dubaï, leur enseigne