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Libération

EDF-GDF met en lumière son dialogue de sourds

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Premier débat entre la direction, les syndicats et l'Etat à la veille de l'examen au Sénat du projet de changement de statut.
publié le 5 juillet 2004 à 1h20

Deux camps, face à face, réunis sur un plateau de télévision pour débattre du projet de loi sur le changement de statut d'EDF et de GDF. Au nom de la CGT, Eric Roulot se lance : «La loi sera votée parce qu'au Sénat comme à l'Assemblée nationale le gouvernement dispose d'une majorité relativement large.» Il se tourne vers Patrick Devedjian : «Vous pouvez passer en force en dépit de ce que l'opinion publique pense.» «Comment, en force ? tique le ministre délégué à l'Industrie. C'est le Parlement qui s'exprime, la démocratie. La force, ce sont les coupures sauvages !» «Arrêtez avec les coupures sauvages, vous savez que cela a été très minoritaire...» rétorque le syndicaliste.

«Honneur». L'échange se déroule au palais du Luxembourg, samedi dernier. Avec Jean-Pierre Elkabbach dans le rôle de l'arbitre. A sa gauche, les partisans du changement de statut : Patrick Devedjian, François Roussely, le président d'EDF, et Ladislas Poniatowski, rapporteur (UMP) au Sénat du projet de loi. A sa droite, cinq responsables syndicaux. Deux heures de débat (1) pour une première : tout ce petit monde ne s'était pas encore affronté publiquement.

La semaine dernière, les fédérations CGT, CFDT, FO et CFTC de l'énergie avaient écrit aux présidents de chaînes pour leur «demander instamment d'étudier» la possibilité d'un «débat contradictoire». Car, regrettaient-elles, «les journaux télévisés traitent, en général, de façon anecdotique du mouvement d'opposition ferme et résolu des électriciens et gaziers»