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Libération

Licencié pour avoir «alerté»

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Un directeur de centre EDF réclame, aux prud'hommes, sa réintégration.
publié le 5 juillet 2004 à 1h20

Blois envoyée spéciale

Il se tient raide, bras croisés, costume cravate bleu marine, les sourcils froncés dans l'attente. Tout autour, des journalistes, une caméra, une délégation de salariés d'EDF-GDF venus en soutien. Agitation inhabituelle pour l'unique petite salle du conseil des prud'hommes de Blois. François B., 42 ans, espère sans trop y croire sa réintégration dans une entreprise qu'il estime avoir toujours «honnêtement servie». Vingt-deux ans à EDF-GDF, des échelons patiemment gravis, du grade de contremaître à celui de directeur départemental du Loir-et-Cher.

Mais il sait que ce qui se joue ce vendredi après-midi dépasse son destin personnel. «Lorsqu'un salarié est face à une situation alarmante, le fait de tirer la sonnette d'alarme n'est plus un droit, c'est un devoir», répète à la barre son avocat, João Viegas. «Devoir» qu'a accompli François B. lorsque, nommé à la tête du centre du Loir-et-Cher, il découvre «un véritable problème de sécurité publique» : «Des poteaux en béton qui s'effritaient, des lignes en mauvais état, pas d'élagage sur la basse tension, on commençait à chercher les réseaux parmi les arbres.»

La tempête de décembre 1999 a laissé d'importants dégâts, qui n'ont pas été réparés. Il alerte sa direction, réclame des moyens. On lui répond que l'heure est à la réduction des budgets, on lui demande 2 millions d'euros d'économie.

Au centre du Loir-et-Cher, les syndicats se soucient aussi de la sécurité du réseau. «Une menace pour les agents EDF, mais auss