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Libération

Malversations à la française

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Les derniers scandales financiers montrent la faillite des systèmes de contrôle traditionnels.
publié le 5 juillet 2004 à 1h20

Si certaines entreprises songent aujourd'hui à protéger les salariés «dénonciateurs», qui révèlent des malversations internes, ce n'est pas par scrupule moral. Le contrôle par les employés pourrait devenir un moyen nécessaire de pallier aux faillites des systèmes traditionnels d'alerte. Audit interne, audit externe, commissaires aux comptes, déontologues : les scandales financiers de ces dernières années ont prouvé les déficiences de ces instances de régulation. L'affaire Enron en est l'exemple phare. Des dirigeants qui truquent leurs comptes, des administrateurs qui laissent faire, des commissaires aux comptes aveugles ou complices, et au final, l'une des plus grosses banqueroutes de l'histoire du capitalisme. Mais la France n'est pas en reste. Exemples.

Un commissaire aux comptes trop pointilleux

Xavier Paper était chef de la doctrine comptable au cabinet d'audit Salustro-Reydel, dont l'un des principaux clients est Vivendi Universal. Jusqu'à ce qu'un conflit intervienne sur la manière dont Vivendi voulait comptabiliser la vente, à travers une opération très complexe, d'une participation dans BskyB, un câblo-opérateur britannique. Alors PDG de VU, Jean-Marie Messier préconise une solution qui fait apparaître un bénéfice pour son groupe. La direction du cabinet d'audit est prête à se ranger à cet avis. Pas Paper, qui estime que l'opération fait apparaître une perte. Pour se protéger des pressions, il prévient la COB. Vivendi demande alors sa tête. La direction de Salustro est