Face à la grande secousse subie par les industries culturelles sous l'effet du numérique et des échanges de fichiers par Internet, le gouvernement soutient les exigences des producteurs de disques et de films : répression contre les internautes et verrouillage technologique en encourageant les dispositifs anticopie sur les fichiers numériques et les CD. Une politique entérinée par la transposition de la directive européenne «droit d'auteur», dont le passage au Parlement est prévu pour la rentrée.
Cette vision est «à court terme» alors qu'il faudrait «définir un nouveau contrat social entre les créateurs et la nation», a affirmé hier Michel Muller, secrétaire général du Syndicat du livre-CGT, en présentant le rapport «Droit d'auteur» du Conseil économique et social qui sera débattu en séance plénière aujourd'hui. Plutôt que d'appeler «pirates» les millions de Français qui échangent gratuitement des fichiers via les réseaux peer-to-peer comme Kazaa, Michel Muller parle «d'intégrer ces nouvelles formes de consommation tout en protégeant l'auteur».
Concrètement ? Il s'agirait de considérer le téléchargement via le Net comme de la copie privée, et de rémunérer les auteurs en taxant les disques durs ou les fournisseurs d'accès. «La contrefaçon doit être punie à la hauteur du délit, avec discernement, énonce le rapport. Un resquilleur n'est pas (...) un pirate, un pirate [n'est] pas un contrefacteur organisé à l'échelle d'un continent.» Le rapport rappelle au passage qu'Hollywood ava