Bruxelles (UE)
de notre correspondant
«A tes amis, la mansuétude tu accorderas.» Ce commandement n'est pas encore inscrit dans le pacte de stabilité et de croissance, mais cela ne devrait pas tarder si l'on en juge par le traitement de faveur accordé, hier, au Premier ministre italien. Silvio Berlusconi qui exerce temporairement les fonctions de son ministre de l'Economie contraint à la démission la semaine dernière a réussi à convaincre ses vingt-cinq partenaires de ne pas lancer contre son pays un «avertissement précoce» pour cause de dérapage de ses finances publiques.
Selon la Commission, le déficit public italien atteindra 3,2 % à la fin de l'année et 4 % en 2005. Bruxelles voulait d'autant plus se montrer impitoyable à l'égard de l'Italie que sa dette publique est encore supérieure à 100 % du PIB (103 %) et que la moindre entorse au plafond des 3 % de déficit prévu par le pacte est susceptible de la faire repartir à la hausse. Pourtant, en mai, Rome avait déjà réussi à obtenir un délai de deux mois pour présenter des «mesures correctrices». L'Allemagne et la France s'étaient alors souvenues que l'Italie les avait soutenues, en novembre, pour obtenir une «mise entre parenthèses» du pacte et leur éviter des sanctions financières pour déficit public excessif.
Hier, Berlusconi a carrément obtenu l'abandon pur et simple des poursuites contre son pays. Les mesures qu'il a présentées ont été jugées «adéquates». Son plan d'économies budgétaires pour 2004, qui n'a pas encore ét