Bruxelles (UE) correspondance
Le Groupement des cartes bancaires (GCB) et neuf grandes banques françaises auraient-elles passé un accord secret, via leur nouvelle politique tarifaire, pour tenir leurs concurrents à distance ? Et empêcher l'entrée de nouveaux acteurs comme les banques issues de la grande distribution ou les banques étrangères qui auraient pu offrir des cartes de paiement moins chères et munies de nouvelles fonctions ? C'est ce que soupçonne sérieusement la Commission européenne.
Après un an et demi d'enquête, Bruxelles a adressé sa «communication de grief» aux intéressés : BNP-Paribas, Caisse d'épargne, Crédit agricole, Crédit mutuel, CIC, Crédit Lyonnais, La Poste, Natexis-Banques populaires, Société générale et le Groupement des cartes bancaires, qui gère le système des cartes de paiement dans l'Hexagone et regroupe 155 banques. Concrètement, Bruxelles reproche au groupement ainsi qu'aux neuf établissements l'instauration d'une tarification pénalisant tout nouveau concurrent souhaitant proposer un service de cartes de paiement. Selon la Commission, le coût de revient des cartes a été augmenté jusqu'à 23 euros par an et par client, poussant les nouveaux entrants sur le marché à «diminuer fortement leur programme d'émission de cartes». Bruxelles assure avoir des preuves «précises» de cet accord secret. En mai 2003, les services du commissaire à la Concurrence, Mario Monti, avaient mené des inspections surprises dans les locaux du GCB. Un compte rendu de réu