New York de notre correspondant
Il aura fallu deux ans et demi à la justice américaine pour se décider à poursuivre Kenneth Lay, mais hier, l'ancien patron d'Enron n'a pas échappé à l'humiliation. C'est les menottes aux poignets, encadré par deux agents du FBI, que Lay s'est présenté à la cour fédérale de Houston. Mercredi, le gouvernement avait confirmé l'inculpation de celui qui a présidé pendant quinze ans à la destinée du plus grand courtier en énergie de la planète, tombé dans une faillite retentissante en décembre 2001.
Au total, la justice a retenu hier onze chefs d'inculpation contre Kenneth Lay. Il est accusé de fraude, de complicité d'escroquerie et de faux témoignages, selon un acte d'inculpation de plus de 65 pages. Il lui est notamment reproché d'avoir tenté de «dissimuler» et de «manipuler» les comptes d'Enron afin de tromper le public et les marchés, et de s'enrichir personnellement. Parallèlement, la SEC, la commission boursière américaine, poursuit Lay au civil pour délit d'initiés.
Pendant longtemps, cet homme de 62 ans fut l'un des patrons les plus respectés du pays et ne manquait jamais une occasion de mettre en valeur ses liens avec la famille Bush. Hier, devant la cour, il a plaidé non coupable de toutes les charges retenues contre lui : dans un communiqué, il affirme «n'avoir rien fait de mal», assurant qu'il ne connaissait rien des malversations qui avaient eu lieu au sein de son entreprise.
C'est en octobre 2001 que l'affaire Enron apparaît dans la press