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Libération

Le beaujolais prêt à tout pour sauver son étiquette

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Redoutant sa «disparition», la filière viticole prend des mesures radicales.
publié le 9 juillet 2004 à 1h24

Lyon de notre correspondant

Les uns après les autres, les vignobles français égrainent leurs plans de sauvetage. Après le bordelais (Libération du 3 juillet), mercredi, c'était au tour du beaujolais qui tenait ses assises devant 850 vignerons et négociants. Michel Bosse-Platière, président de l'union interprofessionnelle, résumait très crûment l'enjeu : «Notre vignoble va-t-il disparaître totalement ou partiellement ?» Le beaujolais représente moins de 0,5 % de la consommation mondiale de vin. Il souffre comme les autres de la surproduction (1) et de la concurrence des vins du nouveau monde (hémisphère Sud et Etats-Unis). Et paie en plus le handicap d'une image dépréciée. Profitant d'un marché qui absorbait tout ce qui lui était proposé, certains viticulteurs ont fait «pisser» la vigne, privilégiant le rendement à la qualité.

Arracher. Pour redresser la barre, un plan drastique a été accepté mercredi. Ses différentes mesures seront soumises bientôt à l'INAO (Institut national des appellations d'origine) et devraient laisser 5 à 10 % des viticulteurs sur le carreau. Une partie des vignes, trop vieilles ou mal placées, sera arrachée, avec la possibilité de replanter plus tard. Les aires d'appellations seront redéfinies, et certaines zones déclassées. Il s'agit d'améliorer la qualité et de baisser les volumes, pour équilibrer le marché. Au passage, certains des dix crus du Beaujolais pourraient disparaître, comme Chénas (Rhône), qui écoule moins de 40 % de son appellation et doit