Ils s'étaient donné rendez-vous à Paris, en comité restreint, samedi et dimanche, sous les dorures de l'ambassade du Brésil, pour tenter d'aplanir les différences dans l'espoir de réactiver le cycle de négociations commerciales lancé à Doha (Qatar) en 2001. En vain. Etats-Unis, Union européenne, Brésil, Inde et Australie se sont quittés hier sans aucune avancée notable. Dans une formule pour le moins diplomatique, le ministre brésilien du Commerce, Celso Amorim, a assuré : «Cette réunion a été utile, et des possibilités de convergence entre les différents points de vue ont été identifiées.»
Même chanson. Depuis l'échec de la conférence de l'OMC à Cancun (septembre 2003), les points de divergence entre pays émergents et pays riches restent relativement les mêmes. Les premiers dénoncent le protectionnisme et les politiques de subventions des seconds, qui dépensent chaque année près de 300 milliards de dollars de subventions agricoles, soit six fois plus que l'aide publique au développement. Reste que le Sud est partagé entre des pays, souvent latino-américains, qui veulent la libéralisation des échanges agricoles pour partir à la conquête des consommateurs européens et américains. Et des pays, souvent africains, qui souhaitent protéger leur agriculture. A Cancun, ces deux Suds, l'émergent et le moins avancé, ont dénoncé une mainmise des Etats-Unis et de l'Europe sur la marche de l'OMC et les dysfonctionnements du commerce international.
L'un des blocages de la négociation sur l'