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Libération

Sous le soleil mexicain, Michelin roule à contre-éthique

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Des syndicalistes en Europe pour dénoncer les pratiques douteuses de l'entreprise.
publié le 12 juillet 2004 à 1h25

«Notre volonté est de poursuivre l'expansion mondiale du groupe en recherchant le développement et l'épanouissement de chacun au sein de l'entreprise, dans le respect de ses responsabilités.» Chez Michelin, comme dans la plupart des entreprises du CAC 40, l'éthique est devenue une valeur refuge. Depuis deux ans, le groupe de pneumatiques s'est doté d'une charte de bonne conduite, baptisée «Performance et responsabilité». Pourtant les syndicats français du groupe doutent qu'elle ait été respectée à la lettre, notamment au Mexique. Dans ce pays, Michelin, qui avait acquis deux usines Uniroyal en 1992, les a brutalement fermées en 2000, licenciant tous les salariés. Aujourd'hui, les deux sites tournent à nouveau à plein régime, sous d'autres raisons sociales, mais toujours pour Michelin.

Démissions forcées.

L'alerte a été donnée à la CGT de Clermont. Une lettre signée de deux syndicalistes mexicains arrive via une journaliste indépendante. Ils racontent les conditions de la fermeture. Les salariés auraient été forcés de démissionner et n'auraient pas touché leurs indemnités légales. Michelin se serait entendu avec le syndicat majoritaire sur le dos des ouvriers. Ils dénoncent aussi les conditions de travail et de salaire appliquées une fois les usines rouvertes, dont l'une en grande pompe avec visite du président mexicain, Vincente Fox : les journées y font 12 heures, du lundi au samedi, et la nouvelle convention collective est bien inférieure à celle qui régissait le travail ava