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Libération

Fichiers musicaux : le juke-box déraille

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publié le 13 juillet 2004 à 1h25

C'est le pire cauchemar des amateurs de musique. La Fnac ne vendrait que des disques lisibles sur une chaîne Samsung. Quelques rues plus loin, un autre disquaire fourniraient les possesseurs d'autoradios Blaupunkt, et seulement eux. Cette situation absurde, impensable grâce au CD, standard lisible sur tous les appareils et vendu dans tous les magasins, est pourtant celle aujourd'hui de la vente de musique en ligne. Vanté par les campagnes de publicité triomphales de l'iTunes Music Store d'Apple ou de Connect-Europe de Sony, ce commerce émergent est déjà plombé par une guerre des standards incompréhensible pour le consommateur. Un comble alors que la filière du disque compte sur le téléchargement payant pour détourner les internautes des services gratuits d'échanges de fichiers comme Kazaa ou eMule.

Tous les distributeurs de fichiers musicaux poussent chacun son propre format au nom ésotérique. L'iTunes Music Store d'Apple ? La musique y est vendue au format AAC/Fairplay (Advanced Audio Coding). VirginMega et la Fnac ? Toutes les chansons y sont fournies avec le format de Microsoft WMA (Windows Media Audio). Et, dernier arrivé sur le secteur, Sony a propulsé un service Connect-Europe équipé de l'Atrac 3 Plus. Une guerre des sigles dont les premières victimes sont les consommateurs : seuls les technophiles les plus motivés peuvent s'y retrouver. D'autant que ces formats différents sont souvent réservés à certains baladeurs numériques : seul l'iPod d'Apple peut lire les chansons