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Libération

Coca-Cola revient en Somalie entouré de gardes armés

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L'usine de Mogadiscio compte 120 hommes de sécurité pour 130 salariés.
publié le 14 juillet 2004 à 1h26

A Mogadiscio, il n'y a plus d'Etat, mais depuis peu du Coca-Cola. Le 5 juillet, 500 personnes ont assisté dans la capitale somalienne, livrée aux bandes armées depuis le début des années 90, à l'inauguration d'une usine de boissons non alcoolisées qui produira, sous franchise, le célèbre breuvage américain, ainsi que du Fanta et du Sprite. Cette unité de production, d'une capacité de 36 000 bouteilles par heure, représente le plus gros investissement (8,3 millions de dollars, soit 6,7 millions d'euros) réalisé depuis quinze ans dans ce pays de la Corne de l'Afrique. Le Coca n'était plus produit à Mogadiscio depuis la destruction des usines du groupe au lendemain de la chute du régime de Syad Barré en 1991 (lire ci-contre).

Ce projet d'investissement, dans une ville considérée comme l'une des plus dangereuses du monde, où circulent librement plus de 60 000 hommes en armes, a germé dans l'esprit d'un entrepreneur somalien de 37 ans, rentré de son exil en Suède il y a cinq ans. Pour le mener à bien, Abdirisak Isse a dû faire preuve de doigté. Son entreprise, United Bottling Compagny (UBC), rassemble près de 400 investisseurs somaliens, couvrant l'ensemble du spectre des seigneurs de guerre locaux. L'homme d'affaires est si confiant en ses protecteurs qu'il n'a pas pris la peine d'assurer son unité de production : «Mon projet va donner du travail aux gens. Or c'est le chômage qui est la principale cause de l'insécurité dans le pays.»

Pour plus de précaution, le patron d'UBC a cepe