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Libération

La banque Egg coupe sa ligne française

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Des pertes abyssales poussent à la porte 440 salariés et 130 000 clients.
publié le 14 juillet 2004 à 1h26

«Cher client, Egg vient d'annoncer son intention d'entamer des discussions préliminaires sur la possibilité de fermer Egg en France.» Cette fois, c'est bien fini. L'annonce figure sur le site français de la banque en ligne. En sursis depuis plusieurs mois, la branche française d'Egg va fermer ses guichets virtuels. La filiale, anciennement Zebank, avait été rachetée 8 millions d'euros début 2002 à Bernard Arnault par le leader britannique de la banque en ligne. Elle n'a jamais décollé. Elle a surtout plombé les comptes de sa maison mère, avec 128 millions d'euros de pertes en 2003, soit nettement plus que le bénéfice dégagé en Grande Bretagne la même année par la banque en ligne (108 millions d'euros).

Les chiffres donnent le vertige. Les Britanniques avaient prévu d'investir 300 millions d'euros pour construire en trois ans une grosse base d'un million de clients. Elle aura injecté 410 millions d'euros pour fermer la boutique et accompagner ses clients (130 000 seulement) et ses 440 salariés. Hier, la banque chiffrait à 170 millions d'euros les provisions pour clôturer les comptes et gérer le plan social.

Egg a choisi, contrairement à Amazon, la manière douce. Un comité d'entreprise s'est tenu dès huit heures du matin, hier à Tours où opère la plate-forme d'appels et où sont employés l'essentiel des effectifs. Antoine Kielholz, le secrétaire du comité d'entreprise, raconte : «On a pris une douche froide. Mais ce n'était pas une grosse surprise. Tout le monde s'attendait à la