Bogota, de notre correspondant.
Les policiers ont découvert l'imprimerie clandestine dans une maison d'un secteur commercial de Bogota, mardi, après des semaines de recherches. La première «fabrique de faux euros d'Amérique latine», comme l'ont présentée les services secrets colombiens, était sur le point de terminer une cargaison de 54 000 euros en fausse coupures de 100, et avait déjà mis la touche finale au double de dollars. Avec les deux personnes arrêtées, les agents ont saisi imprimantes, papier et encre, et découvert des lettres à en-tête des milices d'extrême gauche des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Pour les enquêteurs, la réussite arrive après plusieurs alertes. Dès les premières semaines de circulation de la monnaie européenne, des Colombiens avaient été arrêtés à Madrid en possession de fausses coupures. Depuis, «il y a eu pas mal d'exemplaires de faux euros à Bogota», a reconnu Jeremias Gonzalez, détective des services secrets locaux.
Le savoir-faire des faux-monnayeurs colombiens, qui élaboreraient déjà 43 % des faux dollars en circulation dans le monde selon les services secrets américains, n'est plus à prouver, tant par la précision du dessin que par la qualité de leur papier. «Ce sont de véritables artisans, capables de produire en série, estime un officier d'Interpol en Colombie. Certains travaillent en famille depuis plusieurs générations.» Les billets de rossellinis vénézuéliens, de mêmes taille et texture que les dollars mais d'une vale