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Libération

Morgan Stanley paye pour ses machos

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La banque débourse 54 millions de dollars pour mettre fin à la plainte de 340 employées.
publié le 15 juillet 2004 à 1h27

New York, de notre correspondant.

Allison Schieffelin ne racontera jamais son histoire devant des jurés. C'est elle pourtant qui, dès 1998, avait été la première à élever la voix en accusant Morgan Stanley de «discrimination sexuelle». Courtière en obligations, elle assurait alors que la banque d'affaires américaine lui avait refusé plusieurs promotions parce qu'elle était «une femme». Très vite, des dizaines de collègues s'étaient jointes à elle. Et en septembre 2001 l'Agence américaine pour la défense de l'égalité dans le travail (EEOC) avait déposé une action en nom collectif, représentant plus de 340 employées de la compagnie.

Médiateur. Lundi, alors que devrait s'ouvrir le procès, Morgan Stanley a préféré trouver un accord à l'amiable, et a accepté de payer 54 millions de dollars (44 millions d'euros) pour mettre fin à la plainte. Douze millions iront à Allison Schieffelin et 40 millions seront versés à un fonds d'indemnisation. Dans le cadre de l'accord, la banque n'a admis aucune faute, et s'engage à financer des formations «antidiscrimation» à hauteur de 2 millions pour ses employés dans les trois ans à venir, tout en nommant un médiateur pour régler les problèmes potentiels.

Même si le procès de Morgan Stanley n'a pas lieu, l'affaire a relancé le débat sur ce que certains appellent «la culture macho et sexiste» de Wall Street. Avant Morgan Stanley, plusieurs autres firmes, comme Merrill Lynch, Deutsche Bank ou encore Salomon Smith Barney, avaient aussi dû répondre aux