Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Pour la grande majorité de la presse européenne, la Commission a gagné la bataille du pacte de stabilité et de croissance. L'arrêt de la Cour européenne de justice, rendu le mardi 13 juillet, aurait fait subir une défaite cinglante aux Etats qui, le 25 novembre 2003, avaient décidé de ne pas appliquer les sanctions prévues par le pacte à l'Allemagne et à la France (1). Dans ce concert unanime, quelques voix discordantes. La une de la Libre Belgique est très carrée : «Les cancres budgétaires européens ont raison.» Libération sous-titre : «Les Etats tricheurs peuvent s'autoblanchir.» Pourquoi une telle divergence ? Tout commence mardi, à 9 h 30, lorsque la Cour européenne de justice basée à Luxembourg rend public son arrêt. Les agences de presse doivent faire vite. Ce qui accroche le regard, c'est la mesure la plus spectaculaire, l'annulation des «conclusions» du Conseil des ministres du 25 novembre 2003 qui apparaît dans le dispositif de l'arrêt. Ces conclusions sont celles qui ont mis «entre parenthèses» le pacte de stabilité afin de ne pas avoir à sanctionner l'Allemagne et la France. En première lecture, donc, la Commission a gagné. Les urgents sur les dépêches d'agence se succèdent développant cette thèse. Elle est reprise telle quelle par les radios qui travaillent essentiellement d'après dépêches. A midi, les journalistes sont réunis pour le point de presse quotidien de la Commission. Prodi, son président, descend lui-même en salle