Peut-on faire fonctionner un aéroport qui vient de perdre 15 % de ses capacités, au moment où, pour cause de vacances estivales, le trafic fait des bonds de 60 % les week-ends ? Vu de Roissy, la réponse est oui. Même s'il faut que tout le monde se serre. Même si ça frotte et ça rouspète. Mardi soir, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) a rejeté le référé d'Air Canada qui protestait contre son déménagement imposé par Aéroports de Paris (ADP). Délogée en juin du terminal 2A pour faire place nette à Air France (chassé du terminal 2E partiellement effondré le 23 mai), la compagnie canadienne s'est retrouvée au terminal 1, avec l'impression d'être le couillon du jeu de chaises musicales. Débouté, Air Canada devra attendre plusieurs mois avant de rejoindre son terminal... et aura tout son temps pour mettre au point un système d'information de ses passagers. Hier, dans la file d'attente du vol Air Canada vers Montréal, plusieurs clients avaient le souffle court et l'oeil noir d'avoir cavalé après un bus pour regagner le terminal 1, trompés par un billet affichant un départ du 2A. «Ils auraient quand même pu passer un coup de fil», grommelait une famille française. Au final, le couac Air Canada est indolore pour ADP, mais révèle, un mois et demi après l'accident, combien la gestion de l'aéroport amputé est un casse-tête.
«Opération sourire». Avant de jouer les châteaux de cartes, le terminal 2E, ce bijou architectural à 750 millions d'euros, absorbait 100 mouvemen