Tokyo, de notre correspondant.
Les mégafusions suffiront-elles à sauver un système bancaire japonais encore fragilisé par les effets à retardement de l'explosion de la bulle financière des années 80 ? La question se pose après l'annonce, vendredi, à Tokyo, de l'accord à l'arraché conclu entre Mitsubishi Tokyo Financial Group (MTFG) et UFJ Holdings, respectivement deuxième et quatrième cartel bancaire de l'archipel, en vue de finaliser leur fusion avant septembre 2005.
Déséquilibre. «En fusionnant, nous pouvons accroître de manière spectaculaire nos chances de devenir un groupe compétitif à l'échelle mondiale», a assuré Nobuo Kuroyanagi, le patron de Mitsubishi Tokyo. Une déclaration étonnement prudente pour célébrer ce genre de cérémonie. Puisqu'au terme de la transaction la nouvelle entité deviendrait sauf imprévu le premier groupe bancaire mondial avec un total d'actifs faramineux évalué à 190 000 milliards de yens (1 400 milliards d'euros). Devant l'américain Citigroup, propriétaire de Citibank.
Le président de Mitsubishi Tokyo, comme celui de la banque UFJ (United Financial Japan), Takamune Okihara, ont vanté, comme toujours en pareille occasion, un mariage entre deux sociétés aux activités «complémentaires». En réalité il s'agit surtout d'une noce très déséquilibrée. En récupérant UFJ, la puissante Mitsubishi Tokyo absorbe une mégabanque en très grande difficulté, plombée par 23 milliards d'euros de dette. Mitsubishi Tokyo n'a pas précisé le montant de la somme qu'elle