Bruxelles (UE), correspondance.
La Commission européenne a confirmé hier soir avoir donné son feu vert au mariage des maisons de disques Sony et BMG. Le commissaire à la concurrence, Mario Monti, avait pourtant émis de sérieuses critiques au projet de mariage des deux labels. Mais après quatre mois d'enquête approfondie, le commissaire a dû se rendre aux faits : les preuves manquent.
Géant. Munis de ce soutien sans entrain, Sony et BMG entendent regrouper leurs activités de contrat avec les artistes, d'enregistrement des chansons, de commercialisation des oeuvres et de vente des CD. Un mariage de raison pour affronter la crise du secteur provoquée, selon eux, par l'explosion de la contrefaçon de CD et du piratage via l'Internet. Le nouvel ensemble devrait ainsi prendre la deuxième place sur le marché européen, juste derrière Universal et concentre encore un peu plus un secteur déjà caractérisé par un nombre d'acteurs très réduit. Inquiet de cette tendance, Bruxelles avait donc ouvert, en février, une enquête pour vérifier que la fusion ne créerait pas «une position dominante collective». A cinq aujourd'hui (Universal, Sony, EMI, Warner et BMG) et à quatre demain, les majors du disque contrôlent autour de 75 % du marché européen. Les préoccupations de l'exécutif européen étaient centrées sur les risques de «collusion tacite» sur les prix entre les majors. Dans sa «communication de griefs» envoyée en mai aux deux candidats à la fusion, Bruxelles souhaitait bloquer le rapprocheme