Les collectivités territoriales sont au pied du mur. Depuis le vote en mai dernier d'un petit article passé inaperçu, elles ont gagné une grande liberté : celle d'édifier sur leurs territoires des réseaux Internet à très haut débit. Mais elles n'ont pas encore le mode d'emploi. Cette loi est «probablement la mesure la plus importante qui ait été votée depuis 1996 en matière d'aménagement du territoire», explique Jacques Douffiagues, membre du collège de l'ART (Autorité de régulation des télécoms). N'empêche, «on est dans un paysage pas clair, on ne sait pas quelles sont les bonnes modalités d'intervention pour les collectivités locales», reconnaît-il. Les élus marchent en ce moment sur des oeufs. S'ils ont le droit de lancer leurs projets, ils doivent respecter les règles des marchés publics et rester à l'intérieur des clous. Pas question de dilapider les fonds publics ni de renforcer le monopole de France Télécom. Sinon, ils se retrouvent devant les tribunaux.
«Créer la concurrence.» «Les élus locaux sont tiraillés entre le court terme qui privilégie la rapidité du déploiement et la couverture des besoins immédiats, et le long terme qui nécessite que l'on se préoccupe des infrastructures au sein de projets structurants», résume Gabrielle Gauthey, membre du collège de l'ART. Beaucoup de collectivités sont face à ces choix. La Caisse des dépôts et consignations, partenaire naturel des collectivités locales, a recensé à ce jour 144 projets portant sur 2 milliards d'euros. «Tren