Depuis une quinzaine d'années, la droite promet périodiquement l'instauration d'un service minimum dans les transports publics. L'idée fait un tabac parmi ses élus comme dans son électorat. Elle séduit même souvent au-delà de ses propres rangs. Pas moins de quinze propositions de loi sur le sujet ont vu le jour depuis 1988. Mais par peur de déclencher un conflit lourd, aucune n'a abouti. Dans son programme présidentiel, le candidat Chirac s'engageait à «mettre en place, par voie d'accord avec les syndicats, un service garanti aux usagers dans les transports pour en assurer la continuité en cas de conflit».
Dès sa prise de fonction, le ministre des Transports, Gilles de Robien (UDF), a réuni les syndicats pour tenter de mettre en place des systèmes d'alerte sociale destinés à prévenir les grèves. Une méthode douce qui ne sied guère à une large majorité de députés UMP et à certains lobbies patronaux bien décidés à rappeler sa promesse au chef de l'Etat. Pour accentuer la pression, le député Christian Blanc (UDF), ancien président de la RATP, a déposé une proposition de loi à l'automne dernier tandis qu'un rapport de son collègue de l'Hérault, Robert Lecou (UMP), a dénoncé entre les lignes l'exception française qui fait du droit de grève un principe constitutionnel, dans un rapport sur le service minimum.
Du coup, le 7 janvier, le chef de l'Etat a de nouveau évoqué la mise en place «du service garanti» qu'il avait même promise pour le premier semestre. Pourtant, au grand dam des