Des copeaux de bois dans les barriques de bordeaux ou de bourgogne pour donner au vin un goût boisé ! De quoi faire bondir les puristes... et aussi les ventes. C'est du moins ce qu'espère le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, qui a annoncé hier un tournant dans l'organisation de la production du vin en France. Le Bordelais et la Bourgogne pourront bientôt produire des vins de pays, avec mention du cépage (la variété des plants de vigne cultivés), pour tenter de sortir la viticulture française de la crise. Une innovation qui «va contribuer à clarifier et à simplifier la présentation de l'offre française sur les marchés internationaux», a déclaré Hervé Gaymard à l'issue d'une rencontre avec les représentants des organisations professionnelles de la filière vinicole.
Le ministère a fait sienne leur proposition d'une «organisation nouvelle de l'offre française (...) articulée autour de deux grands groupes de produits». D'un côté, les appellations d'origine contrôlées «bâties sur le terroir». De l'autre, des vins de pays et des vins de table identifiés «par leur cépage ou leur marque et qui peuvent avoir recours à des technologies nouvelles (par exemple l'utilisation des copeaux de bois) de manière encadrée». L'objectif : lutter contre la concurrence des vins dits «du Nouveau Monde» (Etats-Unis, Chili, Argentine, Afrique du Sud, Australie), en s'inspirant des méthodes qui ont fait leur succès à l'exportation : des étiquettes simplifiées, des goûts travaillés pour coller aux