Il faudra un miracle pour que les 147 Etats membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) trouvent un terrain d'entente pour relancer le cycle de libéralisation commerciale lancé à Doha à la fin de l'année 2001. Un cycle qui a pour vocation de libéraliser le commerce mondial, mais qui achoppe toujours sur l'agriculture. Dans le rôle du pays empêcheur de tourner en rond, la France a sorti hier la grosse artillerie. Chirac a jugé «inacceptable en l'état», le texte actuellement discuté à Genève. Le projet proposé vendredi par les dirigeants de l'OMC, qui souhaitaient faire adopter un cadre de négociations avant la fin du mois de juillet, prévoit de mettre fin aux subventions agricoles à l'exportation, une mesure exigée par les pays en voie de développement.
Dénommés «restitutions» dans le jargon européen, les subventions à l'exportation permettent aux agriculteurs européens de vendre aux prix des marchés mondiaux quand les tarifs internationaux sont inférieurs à ceux observés sur les marchés domestiques. Or c'est le commissaire européen au commerce, le français Pascal Lamy, qui a proposé au mois de mai de mettre un terme à ces restitutions, à condition que les autres Etats (les Etats-Unis en tête) fassent un effort.
L'OMC n'a donc fait que reprendre, dans un texte, les propositions des uns et des autres. De son côté, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a adressé une lettre au président sortant de la Commission européenne, l'Italien Romano Prodi, pour exprimer «les p