Shanghai, envoyé spécial.
Quand on va visiter le port de Shanghai, il faut oublier l'image du port asiatique sur lequel travailleraient des milliers d'hommes en sueur pour débarquer les marchandises. Même au pays des bas salaires, on ne voit pas un être humain sur le terminal des conteneurs de Waigaoqiao, situé sur l'estuaire du fleuve Yang-tsé, l'un des pôles économiques les plus actifs de la planète. Sur le quai de la société Shanghai Pudong International Container Terminal, coentreprise entre l'Etat chinois et Hutchison Whampoa, la firme du magnat hongkongais Li Ka-shing, la machine tourne à plein : le volume traité a été multiplié par trois en quatre ans... «Il y a de plus en plus de trafic, la pression est très forte. Nous sommes contraints d'aller de plus en plus vite», explique la porte-parole de la société. Située à 25 kilomètres du centre de Shanghai, au bout de la presqu'île de Pudong, sur laquelle ont surgi des centaines de gratte-ciel ces dix dernières années, la zone portuaire de Waigaoqiao donne la mesure de la montée en puissance de l'économie chinoise.
Le rythme de ces derniers mois a été tel qu'une pénurie de conteneurs est palpable sur le port de Shanghai, et il n'y a pas assez de péniches et bateaux fluviaux pour remonter le long du Yang-tsé. Sur l'autre fleuve de Shanghai, le Huangpu, au niveau du terminal du vrac, où arrivent les matières premières et les produits alimentaires, l'engorgement a fait exploser les tarifs du fret maritime : ils ont été multipl