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Libération

Le film de Vivendi en version sous-titrée par Messier

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publié le 23 juillet 2004 à 1h32

Soixante-dix pages de procès-verbal, c'est le résultat de 36 heures de garde à vue passées par Jean-Marie Messier à la brigade financière les 21 et 22 juin. Au terme de ces deux jours d'interrogatoire, dont Libération dévoile les grandes lignes, Messier a été mis en examen pour «diffusion d'informations fausses ou trompeuses», «manipulation de cours» et «abus de biens sociaux». L'ex-PDG de VU avait préparé cet exercice et s'est défendu sur chaque point. L'un de ses proches s'en amuse : «Un policier a reconnu qu'il avait réponse à tout.» Pourtant, on constate que, même avec les policiers, J2M est le roi des embrouilleurs : il n'a pas répondu aux questions gênantes et s'est défaussé sur ses collaborateurs et sur le conseil d'administration. Revue de détail.

Une communication trop optimiste

Premier reproche fait à Messier : l'écart entre l'image qu'il donne de l'entreprise et la réalité financière qui inquiète ses collaborateurs. Exemple, sur le niveau de la dette : en décembre 2000, un communiqué fait état d'un groupe «net de dettes» pour les activités communication, alors que l'endettement global du groupe est de 27 milliards d'euros. Idem pour la trésorerie, annoncée positive alors qu'elle est négative en juin 2001. Dans le même temps, en interne, on lance des alertes. En septembre 2001, J2M reçoit cet e-mail d'un collaborateur : «Nous avons juste les moyens de tenir jusqu'à décembre pour nos besoins courants.» Mais pour Messier, ces alertes n'étaient que des «éléments instant