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Libération

Les hôteliers font bouillir leur Smic

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Un accord prévoit une hausse de 11 %, en échange d'une pérennisation des 39 heures.
publié le 23 juillet 2004 à 1h32

André Daguin, le président de l'Umih, principale organisation patronale des hôtels, cafés et restaurants, aime les symboles. Et quand il signe une hausse du Smic hôtelier et une sixième semaine de congés payés pour les salariés de la branche, il le fait sur le zinc d'un café parisien du VIIIe arrondissement. L'accord prévoit une hausse du salaire minimum de 11 %, l'instauration d'une sixième semaine de congés payés assortie d'un maintien des 39 heures dans la profession, des dispositions sur le travail de nuit et l'instauration d'un régime de prévoyance. Le GNC (groupement national des chaînes, qui représente 2 500 hôtels) est partie prenante. Trois syndicats de salariés, FO, la CFTC et la CFE-CGC ont signé le texte. La CFDT et une autre organisation patronale, le CPIH, pourraient signer l'accord la semaine prochaine, après des aménagements sur les modalités des congés. La CGT, hostile à l'accord, notamment parce qu'elle y voit une remise en cause frontale des 35 heures, a déclaré hier qu'elle ne signerait pas «un accord au rabais».

«Historique». André Daguin, lui, n'y va pas avec le dos de la cuillère, et parle d'accord «historique» pour les 600 000 salariés de la profession, dont près de 40 % sont payés au Smic. L'accord ne devrait cependant pas être appliqué avant l'automne 2004, selon les syndicats. La hausse du Smic qui pourrait paraître énorme, arrange le patronat, qui craignait par-dessus tout la mise en application des 35 heures dans la profession à partir de 2005. D'