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Procès Mannesmann : les parachutes dorés restent ouverts

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Sans preuve, la justice allemande ne sanctionne pas les indemnités des ex-patrons de l'opérateur téléphonique.
publié le 23 juillet 2004 à 1h32

Berlin, intérim.

C'était cousu de fil blanc. Les Robins des Bois du parquet de Düsseldorf ont encaissé hier une défaite attendue avec la relaxe des accusés du procès Mannesmann dont ils avaient fait, en six mois de débats, des ennemis personnels et des symboles des dérives du capitalisme allemand.

Non-droit. Si les six anciens dirigeants de l'ex-opérateur téléphonique ont bien pêché par excès et violé le droit régissant les sociétés en s'accordant 57 millions d'euros de «parachutes dorés», ils n'ont pas pour autant commis d'abus de confiance, le seul délit au sens pénal qui aurait pu entraîner leur condamnation, a répété, contrite, la présidente du tribunal. En mars, elle avait déjà levé le mystère sur l'issue du plus grand procès financier de l'histoire allemande en avouant que sa juridiction ne disposait d'aucune preuve à charge. Comme pour contre-balancer le verdict qu'elle énonçait, Birgit Koppenhöfer s'est montrée très sévère envers les accusés : «Les chefs d'entreprise n'opèrent pas dans une zone de non-droit, même quand ils créent des richesses», a-t-elle dit, paraphrasant ainsi les critiques de Josef Ackermann, désormais patron de la Deutsche Bank et inculpé vedette de cette affaire en tant qu'administrateur de Mannesmann, qui s'était plaint au début du procès qu'en Allemagne, les accusés étaient toujours ceux qui étaient le plus productifs.

Ouvert le 21 janvier dernier sur l'image d'Ackermann, arrivant au tribunal les doigts en «V» en signe de victoire, le procès Manne