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Libération

Mercedes: le chantage à la délocalisation a marché

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Les salariés allemands cèdent sur les primes, les augmentations et les pauses en échange d'un gel des licenciements.
publié le 24 juillet 2004 à 1h33

Berlin, intérim.

Patrons et syndicats de Mercedes ont conclu un accord qui ne fait que des heureux. «C'est une bonne solution pour l'Allemagne», ont déclaré, sans se concerter, Jürgen Peters, président du syndicat IG Metall, et Jürgen Schrempp, celui du directoire de Daimler-Chrysler, la maison mère. A croire que les deux parties auraient pu s'épargner cinq semaines de conflit, dont dix jours de débrayages massifs qui ont atteint leur apogée la semaine dernière, avec 60 000 grévistes pour la seule journée du 15 juillet.

Au terme d'une nuit de discussions, les négociateurs ont adopté, vendredi matin, un plan d'économies de 500 millions d'euros par an ­ exactement le montant réclamé par la direction ­, à réaliser essentiellement dans les ateliers de Sindelfingen. En contrepartie, les syndicats ­ qui avaient toujours refusé de transiger au-delà de 180 millions ­ ont obtenu gain de cause sur leur revendication phare : un engagement à préserver l'emploi jusqu'en 2012. Pour la première fois dans le pays, une entreprise s'engage à ne pas avoir recours à des licenciements secs pendant huit ans.

Dans les faits, les 12 000 métallos de Sindelfingen vont renoncer à beaucoup d'avantages pour éviter la perte de 6 000 emplois qu'aurait entraînée, selon les termes du «chantage» de la direction, la délocalisation totale de la production des nouvelles classe C et classe E en Afrique du Sud ou à Brême, site allemand moins coûteux. Des «coupes douloureuses», selon les termes d'Erich Klemm, chef du