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Libération

Commission européenne: Berlusconi sacrifie Mario Monti

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Le président du Conseil italien n'a pas reconduit le commissaire à la Concurrence pour cause de politique intérieure.
publié le 26 juillet 2004 à 1h34

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Il n'y aura pas de «super Mario 3». Le «tsar de la Concurrence», comme le surnomme la presse anglo-saxonne, ne sera pas reconduit pour un troisième mandat à la Commission européenne, comme il le souhaitait. Monti a été victime d'une combinazione à l'italienne. Pour désarmer la fronde des démocrates-chrétiens de son gouvernement, le président du Conseil, Silvio Berlusconi, a décidé que le prochain commissaire italien sera son ministre des Affaires européennes, Rocco Buttiglione, un des dirigeants de l'UDC. C'est un coup dur pour Monti, qui semblait, il y a encore quelques jours, irremplaçable : sûr de son fait, il n'avait pas hésité à décliner le portefeuille des Finances que lui offrait, début juillet, Berlusconi... Et espérait décrocher le poste des Affaires économiques et monétaires, dans la Commission qui prendra ses fonctions le 1er novembre.

Mario Monti laissera une image très contrastée de son passage à Bruxelles : libéral dogmatique pour certains, défenseur des consommateurs face à la toute-puissance des entreprises pour d'autres, détesté des Français en tout cas, pour avoir osé contrer l'émergence de «champions nationaux» et mis son nez dans la politique industrielle du gouvernement. Après un apprentissage discret au Marché intérieur, entre 1995 et 1999, il prendra son envol, en septembre 1999, en décrochant le portefeuille de la Concurrence. Cet ancien professeur d'économie va multiplier les veto à des concentrations d'entrepris