Paris prendra-t-il la responsabilité de planter le cycle de Doha ? Depuis jeudi, la France est montée au créneau pour tenter d'infléchir, surtout sur le volet agricole, le projet de compromis proposé par les dirigeants de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et qui pourrait servir de base à la conclusion d'un accord cadre pour relancer le cycle lancé à Doha en 2001. Du président Jacques Chirac, au ministre délégué au Commerce extérieur, François Loos, en passant par le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, tout le monde y est allé de sa critique. Considérant le projet de texte de l'OMC «inacceptable en l'état», Jacques Chirac a «souhaité» que la Commission européenne «mette tout en oeuvre pour rééquilibrer substantiellement le texte». Aujourd'hui, Paris va, d'ailleurs, tenter lors d'un conseil des affaires générales des 25, de rallier ses partenaires de l'Union à sa cause. Ce sera difficile, tant la position française paraît ambiguë. C'est du moins le sentiment de nombreux observateurs, notamment au siège de l'OMC, qui soulignent que le chef de l'Etat français «n'hésite pas à montrer qu'il est prêt à sacrifier ses grands principes du multilatéralisme sur l'autel des subventions agricoles».
En fait, le torchon brûle entre Paris et Bruxelles depuis mai, lorsque le commissaire au Commerce, Pascal Lamy, et celui à l'Agriculture, Franz Fischler, ont adressé à l'OMC une lettre dans laquelle ils s'engageaient à éliminer les subventions aux exportations agricoles (2,5 milliard