La bagarre annoncée entre Paris et Bruxelles n'a pas eu lieu. Convoqué à la demande de la France, le Conseil des ministres de l'Union européenne a approuvé, hier à Bruxelles, l'approche de la Commission européenne pour les négociations cruciales qui s'ouvrent aujourd'hui à Genève, au siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). «Nous avons été blanchis» des accusations de Chirac, explique-t-on dans l'entourage de Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce. «Nous avons obtenu gain de cause», réplique François Loos, ministre au Commerce extérieur. Le premier s'époumonait en accusant le second d'avoir bradé les intérêts agricoles qui sont discutés à partir d'aujourd'hui à l'OMC. Les 148 pays membres de l'OMC entament ce matin des consultations en vue de relancer le cycle de négociation commerciale en panne depuis la dernière réunion ministérielle de l'OMC à Cancun (septembre 2003).
Les divisions internes à l'Europe ne seraient plus de mise. «Nous lâcherons sur la question des subventions aux exportations agricoles, si Pascal Lamy obtient l'équivalent des Etats-Unis», confie François Loos. Et d'ajouter : «Même si nous parvenions, cette semaine, à mettre tout le monde d'accord sur un accord cadre, je ne crois pas à un accord définitif à la fin de l'année, comme le prévoyait en 2001 le cycle de Doha.» Autrement dit, de nouvelles règles commerciales supranationales, et donc contraignantes pour les membres de l'OMC, ne verront pas le jour avant longtemps. A sa manière, Robe