Dans la guéguerre qui les oppose sur le dossier de la pêche depuis que la Commission de Bruxelles a décidé de réformer la politique commune de la pêche, en décembre 2002, Paris vient d'encaisser un coup plutôt dur. Sans préavis, la Commission a menacé hier la France de devoir rembourser une partie des aides qu'elle a versées à ses pêcheurs après le naufrage du pétrolier Erika, dans le golfe de Gascogne, en décembre 1999. Les services de Franz Fischler, le redoutable commissaire européen à la Pêche, ont estimé à 22 millions d'euros la somme totale que la France aurait accordée à ses professionnels, dont 90 % sous forme d'allégements de charges sociales, entre le 15 avril 2000 et le 15 octobre 2000. Les conchyliculteurs (éleveurs de coquillages) sont également dans le collimateur pour des allégements accordés entre le 15 avril et le 15 juillet de la même année. Paris dispose maintenant de deux mois pour s'expliquer. «A l'époque, ce plan d'aides n'a pas été notifié officiellement à la Commission, il est donc normal que nous demandions au moins des justifications à la France», explique une collaboratrice de Fischler.
A Paris, le ministère de l'Agriculture assurait, hier soir, qu'il n'avait pas encore chiffré le montant des allégements de charges accordés en 2000. Et qu'il profitera des deux mois que lui laisse Bruxelles pour s'expliquer et pour justifier chaque euro public dépensé : «Nous allons immédiatement commencer à chiffrer les aides reçues pour en connaître le montant exac