Berlin, intérim.
Pour Leica, aujourd'hui plus que jamais, le salut est dans le luxe. Même en crise, la firme allemande n'entend pas renier la politique élitiste qui a fait son succès et cimenté sa réputation auprès des toqués de la photo. Depuis la fin des années 90, la marque fétiche des grands «yeux» du XXe siècle est confrontée aux coups de boutoir du numérique qui révolutionne le marché. «Depuis l'arrivée de nouvelles marques comme Panasonic ou Sony, les produits photo sont vendus comme de l'électronique : leur durée de vie sur le marché est courte, les prix sont à la baisse et les marges aussi», commente Gero Furchheim, porte-parole d'une société qui annonçait hier ses résultats annuels, et notamment un chiffre d'affaires en chute de 17 %, à 119 millions d'euros.
En réaction, Leica entend mettre l'accent sur la distribution. Le nombre des revendeurs agréés de ses appareils bijoux va... diminuer. «En limitant leur nombre, on leur permettra de se concentrer sur nos produits, poursuit Gero Furchheim, car, pour être convaincu d'acheter un Leica, il faut l'avoir en main.»
Avec 20 000 ventes annuelles, les appareils numériques représentent 25 % du chiffre d'affaires de la marque. Leica propose aujourd'hui trois appareils qui coûtent en Allemagne entre 1 200 et 1 800 euros, soit deux fois moins que leurs célèbres grands frères argentiques. En septembre, le premier appareil «bi» sera présenté au salon Fotokina de Cologne : un boîtier traditionnel sur lequel on pourra adapter un do