Julien Dourgnon, directeur adjoint du département développement et communication à l'UFC-Que choisir, conteste le bien-fondé de la charte signée hier matin entre les fournisseurs d'accès et l'industrie du disque, sous le regard bienveillant de Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian et Renaud Donnedieu de Vabres.
Quels reproches adressez-vous à cet accord ?
La charte est extrêmement défavorable aux consommateurs. D'abord parce que les seuls engagements concrets vont à l'encontre des internautes, avec ces avertissements, ces sanctions. Toute la réflexion sur la compatibilité des plates-formes légales et du matériel d'écoute est passée à la trappe. Alors que c'est quand même la moindre des choses que de vouloir écouter sur son baladeur numérique une chanson achetée en ligne. Ce qui est aujourd'hui impossible dans 80 % des cas, à cause des formats propriétaires (propres à chaque marque, ndlr) et des systèmes de protection des droits. La seule solution pour le consommateur est donc d'aller chercher son bonheur là où les formats sont ouverts et compatibles : les réseaux d'échange. Ensuite, elle ne contient aucune réflexion sur le traitement du peer-to-peer (P2P). Ils font comme s'ils voulaient l'éradiquer alors que c'est techniquement et structurellement impossible. Enfin, parce que le seul engagement de l'industrie du disque concernant l'ouverture de leur catalogue est proprement dérisoire : passer de 300 000 titres à 600 000 avant la fin de l'année. C'est à peine ce que l'on peut trou