Dans le dossier des autoroutes, Jean-Pierre Raffarin va dans le sens de Bercy. Le ministère de l'Economie a confirmé hier «la prochaine introduction à la Bourse de Paris» de deux sociétés d'autoroute, SAPRR (Paris Rhin Rhône) et Sanef (Nord et Est de la France), respectivement deuxième et troisième réseau français. L'opération se fera à l'automne pour la SAPRR et au 1er semestre 2005 pour la Sanef, via une augmentation du capital qui diluera la part de l'Etat dans ces sociétés jusqu'ici 100 % publiques.
L'annonce clôt une longue guérilla entre le ministère des Transports et celui de l'Economie, opposés quant à l'opportunité de privatiser les sociétés d'autoroutes. Le premier comptait sur les dividendes du patrimoine autoroutier pour financer les infrastructures sur les vingt prochaines années ; le second plaidait, dans un contexte de disette budgétaire, pour une privatisation rapide. Un processus initié par les socialistes, Lionel Jospin et Jean-Claude Gayssot, qui, fin 2001, avaient mis en Bourse 49 % de la société des Autoroutes du Sud de la France.
L'appel au marché environ un milliard d'euros pour chaque société permettra, selon Bercy, «de renforcer leur structure financière». C'est-à-dire de réduire les dettes de la Sanef et de la SAPRR, respectivement estimées à 4,7 milliards et 6,6 milliards d'euros. Mais, aussi, «d'accroître leur capacité de distribution de dividendes», lesquels «seront affectés au financement de projets d'infrastructures de transport d'envergure n