Moussa Nébie est chargé de la mission du Burkina Faso auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Son pays appartient au G90 (groupe de pays né lors de la dernière réunion ministérielle de l'OMC à Cancun en septembre 2003) qui se veut «la voix des pays marginalisés». Ces pays réclament, entre autres, la suppression des aides des pays riches à l'exportation de leurs produits agricoles. Les 147 pays membres de l'OMC se sont donnés jusqu'à aujourd'hui minuit pour parvenir à un accord sur la relance des négociations du cycle de Doha.
Pourquoi critiquez-vous le manque de transparence à l'OMC ?
Il faut imaginer ce que signifie le fait d'appartenir à une mission d'un pays africain, à Genève, au siège de l'OMC. En général, nous sommes quatre ou cinq personnes. En ce moment, nous devrions participer à quatre ou cinq réunions simultanément. C'est impossible sauf à être l'Union européenne, les Etats-Unis, ou les pays émergents... Ils sont des dizaines par mission et peuvent donc disséquer chaque projet d'accord. Certes, on entend dire que le Brésil et l'Inde nous représentent auprès du «G5», qui compte aussi les Etats-Unis, l'Australie et l'Union européenne. Mais dans la pratique, nous ne participons pas aux discussions de ce groupe. Or, c'est là que se rédigent les grandes lignes d'un accord que les autres pays devront ensuite discuter.
Subissez-vous des pressions des pays riches ?
Il n'y a pas de pression du genre : «Vous, Africains, acceptez ceci et on vous donnera cela.» C'est