Au terme d'une ultime séance dans la nuit de samedi à dimanche, les négociateurs des 147 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont fini par signer un accord a minima sur l'agriculture, principale pierre d'achoppement du cycle de libéralisation des échanges mondiaux lancé à Doha au Qatar en 2001. Cet «accord-cadre» (lire ci-dessous) prévoit pour la première fois d'ouvrir des négociations pour fixer une date limite afin de rayer de la surface de la terre les subventions à l'exportation des pays du Nord, accusées de ruiner les pays en développement.
Concessions. Un accord à l'arraché obtenu au grand soulagement de Pascal Lamy, le commissaire européen au Commerce, qui redoutait une panne générale des négociations en cas d'échec à Genève. «Un bon accord pour la France comme pour les 24 autres pays de l'Union», a-t-il déclaré à la fin des discussions. François Loos et Hervé Gaymard, respectivement ministres du Commerce extérieur et de l'Agriculture, qui ont fait des pieds et des mains pour obtenir des concessions, notamment de la part des Etats-Unis, étaient moins enthousiastes dans leur communiqué commun : «C'est un accord d'étape qui débouche notamment sur un traitement plus contraignant des différentes formes de subventions à l'exportation (...), notamment des crédits à l'exportation américains.»
Pour sa part, Jean-Michel Lemétayer, patron de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, majoritaire chez les paysans), trouve l'accord to