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Libération

La maladie du consensus

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L'organisation reste paralysée par un système décisionnel rendu obsolète par la rébellion des Etats du Sud.
publié le 2 août 2004 à 1h38

Echec à Seattle, échec à Cancun, demi-succès (ou demi-échec, c'est selon) à Genève... Evidemment, l'Organisation mondiale du commerce ne sort pas grandie de ce pitoyable palmarès. A Cancun, le commissaire européen au Commerce l'avait qualifiée d'«organisation médiévale». Pourtant, depuis sa création, en 1995, l'OMC s'attache à obtenir l'unanimité pour toutes les décisions qui visent à réduire les obstacles au libre commerce des marchandises et des services. C'est, contrairement au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale ou encore à l'ONU, où le pouvoir de décision se trouve entre les mains des membres permanents du Conseil de sécurité, la seule institution internationale où tous les Etats membres doivent être d'accord pour adopter un texte. C'est la fameuse règle du consensus.

Tribunal. Aujourd'hui, l'OMC est malade de cette culture du «tous d'accord ou rien». Elle s'est bien portée tant que la démocratie restait un beau principe inscrit dans les statuts de l'institution. Elle est devenue un élément de blocage lorsque les pays du Sud ont dit «non» aux pays du Nord qui faisaient la pluie et le beau temps. «Quoi qu'il en soit, elle reste l'institution internationale la plus démocratique, à nous de la parfaire», souffle un délégué africain qui se refuse à imaginer sa disparition. Et d'ajouter : «Un trop grand affaiblissement de l'OMC, c'est à nouveau la porte ouverte à la loi de la jungle.» Pour beaucoup, l'OMC et le fameux ORD (Organe de règlement des différends) fo