Peugeot s'est-il rendu coupable de pratiques anticoncurrentielles ? Le système de primes attribuées par la marque automobile française à des concessionnaires allemands et néerlandais est dans le collimateur de Bruxelles. Les services européens de la concurrence, qui ont enquêté en 1999 et 2003 chez Peugeot, soupçonnent la marque d'avoir réservé certains bonus aux concessionnaires capables de prouver que les voitures qu'ils vendaient étaient immatriculées dans leur pays. Cette façon pour Peugeot de les dissuader de vendre à des clients français, serait, pour la Commission, contraire aux règles communautaires. Elle empêcherait les consommateurs d'acheter à de meilleurs tarifs une Peugeot à l'étranger.
Griefs. En juin, Bruxelles a envoyé à Peugeot une « communication de griefs». Par une lettre du 30 juillet, la marque a nié en bloc. «Nous contestons l'infraction aux règles européennes de la concurrence, explique-t-on chez PSA Peugeot Citroën. Nous n'avons donc pas constitué de provision dans les comptes du groupe» en anticipation d'une possible amende infligée par la Commission.
«Le règlement européen permet au client d'aller acheter sa voiture au meilleur prix n'importe où en Europe, explique un spécialiste de la distribution automobile. Mais les constructeurs font tout pour empêcher ça.» Le fait que la Commission coince des constructeurs sur des interdictions de vente à des clients non résidents dans le pays de la filiale n'est pas une première: «Des grosses amendes ont déjà ét