A l'écart des déclarations convenues, c'est peut-être le Premier ministre australien, John Howard, qui a le mieux résumé la portée de l'accord sur l'agriculture intervenu dimanche à l'OMC. «Il y a accord sur des discussions approfondies devant mener à un accord. C'est une nouvelle positive, mais je ne pense pas qu'il faille trop s'exciter parce qu'il reste un long chemin à faire.» A vrai dire, ceux qui s'excitent sont peu nombreux. Par exemple, le ministre italien de l'Agriculture, Gianni Alemanno, qui célèbre «une décision fondamentale et vitale pour l'avenir de l'agriculture, aussi bien européenne que mondiale». La plupart des dirigeants se contentent d'un optimisme mesuré, conscients que la conclusion des discussions sur le cycle de Doha reste une perspective lointaine.
Le ministre français de l'Agriculture, Hervé Gaymard, se félicite que «les Etats-Unis [ont] accepté des disciplines pour leur politique agricole qu'ils n'acceptaient pas auparavant». Ajoutant : «Nous sommes très heureux, parce que la réforme de la politique agricole commune que nous avons décidée il y a un an ne sera pas remise en cause.» Au Brésil, le président Lula estime que son pays bénéficiera de l'accord. «Nous avons réussi à toucher les coeurs et les esprits américains et européens», s'est-il félicité hier.
Chez les organisations agricoles et les ONG, la déception domine. En France, la FNSEA, principal syndicat agricole, juge que l'accord sur l'agriculture «reste déséquilibré malgré des avancées subst