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Libération

Parmalat se retourne contre ses banques

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Le groupe italien en quasi-faillite pourrait poursuivre plusieurs de ses prestigieux créanciers.
publié le 3 août 2004 à 1h39

Enrico Bondi est un ambitieux. Le commissaire extraordinaire gérant de Parmalat, le groupe d¹agroalimentaire italien en quasi-faillite depuis l¹automne, semble bien décidé à traîner en justice tout le gotha de la finance mondiale. Jeudi dernier, il avait déposé plainte aux Etats-Unis contre Citigroup, la plus grosse banque du monde, accusée de s¹être rendue complice (moyennant commissions) des pratiques frauduleuses du groupe italien. Ce ne serait qu¹un début. Hier, le quotidien économique allemand Handelsblatt révélait que Parmalat serait sur le point de lancer des poursuites contre trois nouvelles banques : l¹allemand Deutsche Bank, le suisse UBS et l¹américain Bank of America. Si ce tableau de chasse devait se confirmer, ce serait quelques-uns des plus prestigieux établissements de la finance mondiale qui seraient mouillés dans le scandale italien.

Enrico Bondi soupçonne les trois établissements, tous trois créanciers du groupe, d¹avoir aidé Parmalat à placer plusieurs emprunts obligataires importants pour récupérer une partie de leurs créances en dissimulant auprès du public sa situation financière très dégradée. La Deutsche Bank avait, notamment, placé en septembre 2003 le dernier emprunt obligataire de Parmalat, d¹un montant de 350 millions d¹euros, puis réduit les parts qu¹elle détenait indirectement dans le groupe italien de 5,2 à 1,6 % un jour avant la déclaration officielle de cessation de paiement.

Cette croisade s¹appuie sur deux rapports (dont un a été rédigé par