São Paulo, de notre correspondant.
Pour la première fois, l'armée américaine achète brésilien. Son avion-espion de nouvelle génération, l'Aerial Common Sensor (ACS), sera l'ERJ-145, un modèle régional d'Embraer qu'elle a préféré au G450 de l'américain Gulfstream. Le consortium mené par le groupe de défense américain Lockheed Martin associé à Embraer a remporté, lundi, face à Northrop Grumman et Gulfstream, ce contrat de 879 millions de dollars, mais qui pourrait atteindre 7 à 8 milliards sur les vingt ans de durée du programme. L'avionneur brésilien devrait empocher 20 à 30 % du contrat, entrant ainsi sur le plus grand marché de défense du monde. Une jolie performance quand on sait que le Pentagone n'a facturé que 4,1 % des 209 milliards de dollars dépensés en 2003, à des industriels étrangers.
Grimpette. Pour Lockheed Martin, l'appareil brésilien présentait le meilleur rapport qualité prix. Il sera monté à Jacksonville en Floride, où Embraer a ouvert une usine, puisque seules les firmes étrangères installées aux Etats-Unis ont le droit de prendre part aux marchés publics de défense.
Couronnée en Bourse par une grimpette de 5 % de l'action Embraer, l'incursion américaine du brésilien devrait ravir les Français Dassault, Snecma, Thales et EADS qui détiennent, ensemble, 20 % du capital. Scellée en 1999, cette alliance «stratégique» devait permettre aux industriels français de prendre pied sur le marché militaire sud-américain, jusqu'alors chasse gardée des Etats-Unis, et de faire