L'immense bâtiment de la rue de la Convention, 37 000 mètres carrés dans le XVe arrondissement, abrite toujours les vieilles machines typographiques Heidelberg. Peut-être plus pour longtemps : l'an dernier, l'Imprimerie nationale a vendu son site parisien pour 100 millions d'euros au fonds d'investissement américain Carlyle. Et maintenant c'est au tour des ouvriers imprimeurs de débarrasser le plancher. 510 emplois devraient être supprimés d'ici fin 2006. Sur 1 200 salariés aujourd'hui, il n'en resterait plus que 400 environ en 2007, après le plan social et la vente de certaines branches de la société anonyme, détenue à 100 % par l'Etat. Alors que le plan social est en cours d'étude en comité central d'entreprise (CCE), un amendement voté la semaine dernière à l'Assemblée modifie les statuts des personnels de l'Imprimerie nationale (IN) pour assurer leur reclassement.
Le texte prévoit que les fonctionnaires techniques, jusqu'alors rattachés au ministère du Budget, seront intégrés au ministère des Finances et pourront rejoindre la fonction publique territoriale ou hospitalière. Mais les conditions seront précisées par décret à l'automne : «Quel genre de poste occupera-t-on au ministère des Finances ? Que deviendront nos primes qui représentent 20 % à 50 % de notre rémunération ?», s'interroge Jean-Paul Boisverd, élu CGT au CCE.
Promesses. En 1993 pourtant, quand le gouvernement Balladur transforme l'Imprimerie nationale en société anonyme, le ministre du Budget Nicolas Sarkozy